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REFLEXIONS. La robotique tacle la COVID.

  • laurenttrail94
  • 6 juil. 2020
  • 4 min de lecture

Poursuivant sur le thème du monde d’après, j’ai lu relativement peu de choses sur la forte demande en robots d’un monde post-Covid, chargé d’exploiter les ressources de manière la plus économique possible et de réduire le risque d’un retour d’une pandémie. Pourtant les applications sont nombreuses et si le ralentissement économique a réduit dans un premier temps la demande en robots industriels il a accru celui des robots de service et ceux à usage domestique. Ce thème d’investissement a déjà été joué dans les fonds d’économies disruptives, ceux investissant dans l’IA, dans le cloud ou plus globalement dans la tech, mais je n’ai trouvé qu’un seul fonds, qui soit vraiment concentré sur ce segment. N’y aurait-il pas de la place pour d’autres ?

Passons rapidement sur le monde des robots industriels : La densité de robots est une fonction directe de l’automatisation des industries, avec Singapour (831 pour 10.000 employés en 2018) et la Corée du Sud (774) loin devant l’Allemagne (338) mais surtout l’Italie (200) et la Belgique (188). La France avec 154 fait figure de parent pauvre (toujours mieux que le GB à 99), comparable en chiffre relatif avec la Chine à 130 mais au regard du nombre de salariés, la Chine dispose déjà de plus du tiers du marché mondial des robots installés. Nous avons eu l’illustration de l’importance du marché après le rachat de Kuka par des intérêts chinois en 2016. Considérons déjà le rattrapage nécessaire. Ensuite dans un monde qui désire relocaliser ses unités de production, réduire l’empreinte carbone des transports, produire just in time et en justes quantités, le robot industriel va redevenir le premier poste d’investissement des entreprises. Investissement de productivité plus que de capacité, nous connaissons les premières variantes que sont les cobots, robots participatifs qui interagissent avec les humains dans un espace de travail déterminé : ce sont les exosquelettes des employés de Volkswagen sur les chaines de production ou le robot assistant des chirurgiens.


Cette dernière application est à cheval sur le robot de service dont les fonctions vont de l’agriculture, au secteur maritime, au médical, en passant par le transport et la logistique. Limiter le risque de propagation d’un virus, qu’il s’agisse à la réception d’un hôpital, à la réception d’un colis, lors de l’emballage de biens devient une demande aussi bien des salariés (infirmières, personnel de ménage, transporteurs) que des clients concernés. Réduire le contact avec un facteur pathogène est d’autant plus efficace que le robot peut s’auto-désinfecter à volonté. Il y a 5 mois cet attrait était secondaire et nous n’apprécions les drones de transport par exemple uniquement sous l’angle gain de temps, éventuellement réduction du nombre de camions. Ce qui semblait une hérésie hier devient aujourd’hui un besoin.


La révolution 4.0 a heureusement aussi quelques champions européens, avec ABB, Robert Bosch, Hilti, Schneider, Sandvik ou Siemens. Ces grands groupes vont agir comme le font les groupes tech ou pharma en rachetant les PME et start-up (25% des fabricants de robots ont moins de 6 ans) qui développent la R&D et souvent ne disposent pas des moyens pour passer à grande échelle. Ne pas oublier les sous-traitants de taille qui disposent de la compétence dans les radars, senseurs, reconnaissance visuelle, cumulant compétences mécaniques et compétences software (big data, machine learning) auquel doit s’ajouter le digital pour gérer en temps réel ce robot, les résultats et son interaction avec les autres. Les possibilités d’investissements sont dès lors de plus en plus larges, une fois que l’on ajoute l’aéronautique (pour les drones), le militaire (pour la reconnaissance), et ensuite toutes les sociétés de service qui auront compris comment utiliser au mieux et être à la pointe de l’innovation sur leur terrain. Cela passe des sociétés de nettoyage, de restauration collective, d’inspection et de maintenance (40% des robots de service), de transport et de logistique donc (41 % en 2018), tandis que le commerce en ligne faisait figure de pionnier.    


Si nous nous intéressons aux robots dits ménagers, nous constatons alors que les vrais pionniers sont les acteurs présents dans le monde du handicap. Considéré comme une niche, qui n’attirait pas suffisamment de capitaux et de R&D car produits en de trop petites quantités, la révolution 4.0 représente une vraie opportunité pour enfin répondre à ces besoins qui s’ajoutent à ceux d’une population vieillissante et aux capacités physiques et intellectuelles déclinantes. Une vie de tous les jours simplifiée avec une intégration de personnes facilitée dans la société c’est le côté face, le côté pile, ce sont les pertes d’emplois et la question de la place de l’individu dans la société. Depuis la première révolution industrielle, la question est toujours sur la table, mais les gains de productivité alimentant la croissance sont les meilleures réponses à ces craintes (on estime que 10% de la croissance du PIB ces 15 dernières années est expliquée par l’automatisation). Nous avons pu depuis 50 ans constater que ce n’est pas l’automatisation ou l’arrivée de l’ordinateur qui a conduit à la perte d’emplois, mais l’incapacité à rester compétitif, que ce soit en raison de coûts du travail dans les marchés émergents bien plus faibles, ou d’un manque d’innovation. Rappelons que seulement 10% des emplois sont complètement substituables par un robot, mais le besoin de collaboration peut conduire à des métiers mieux valorisés.


Reshoring, relocalisation, préserver les personnels en première ligne, nous n’envisageons encore qu’un dixième des applications possibles des robots. Avec des coûts de financement au plus bas, des programmes d’aides gouvernementaux, les utilisations devraient croire massivement dans les années qui viennent. Miser sur les champions des automatismes, du software et du cloud, dans cette phase de ralentissement conjoncturel semble une voie à suivre.

 Bonne fin de semaine,

Laurent

 
 
 

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