REFLEXIONS. Il n’y a que les Lumières qui réfléchissent.
- laurenttrail94
- 23 oct. 2020
- 2 min de lecture
L’encyclopédie Universalis, le Tout Univers, l’encyclopédie Larousse. Parlez au scolaire d’il y a 30 ou 40 ans, à ses parents, c’était le graal. On épargnait, on s’endettait pour avoir accès à la connaissance, à la référence, et si on ne le pouvait, on passait son temps à la bibliothèque pour chercher dedans. Un juste héritage de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert qui offrait une analyse rationnelle des mots, concepts et époques. Avec le dictionnaire, c’était la base de toute éducation.
Les 20 tomes ont disparu, les arbres leur sont reconnaissants, mais le digital a-t-il fait autant avancer la connaissance, ou plutôt a-t-il participé à diffuser la connaissance ?
Devant les questions récentes mais malheureusement récurrentes de l’enseignement vis-à-vis de l’obscurantisme, la source d’information s’appelait Larousse, Robert ou Bordas.
Aujourd’hui c’est wikipedia, au mieux et tous les autres sites possibles et inimaginables sur tous les sujets possibles.
C’est une des raisons pour lesquelles Vivendi (Editis), Lagardère (Hachette), Pearson et Wolters Kluwert sont devenues des valeurs value : elles valent quelque chose, mais sans que personne ne veuille les acheter.
Alors que Google a reconnu la semaine dernière les droits voisins, disputant cependant le droit de le rémunérer, les éditeurs sont les parents pauvres de l’avancée dans le monde digital. L’open source, la multiplication de sources d’informations limitent la valeur de l’article de référence. Avancée dans le cas présent veut dire fuite en avant. Alors que les problématiques qui sont de plus en plus multiples (climatiques, démographiques, religieuses) demandent au contraire de prendre du recul. Avancer, en prenant du recul, quel merveilleux oxymore ! Tel est le défi des éditeurs, que l’on ne veut plus rémunérer.
Constat d’échec d’un monde d’avant après avoir essayé de valoriser les titres sus-cités sous les aspects rendements, value, SOP, etc…Rien n’a jamais marché. Probablement sont-ils des vestiges bons à exister mais pas à croitre. Reconnaitre un value-trap pour des biens qui étaient à l’origine source de croissance des consciences et d’universalisme de la pensée scientifique rassure l’analyste ou le gérant. Je ne sais pas si c’est rassurant. Ou alors pour se rassurer, et pour poursuivre sur le thème du M&A faut-il envisager que l’avenir passera par le rachat de ces éditeurs par les acteurs du digital.
Un bien faible prix pour s’acheter une conscience.
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