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REFLEXIONS. Assurance-vie: un pari sur l’étau.

  • laurenttrail94
  • 17 déc. 2020
  • 3 min de lecture

Sacrifiée, sinistrée, sur l’autel des bas taux longs pour longtemps, l’assurance-vie dans a été prise en étau entre les niveaux de taux garantis annuellement à l’assuré et des taux de réinvestissements qui baissaient plus vite. A l’actionnaire de combler la compression des marges sur les contrats nouveaux et sur le back-book, alimentant la sous-performance des 10 dernières années. Alors que les Banques Centrales repoussent toujours plus tard leur perspective de normalisation de leur politique monétaire, qu’est-ce qui pourrait alimenter un changement de paradigme en 2021 ?


L’assurance-vie a vu depuis 10 ans ses marges se comprimer à la faveur d’un écrasement successif des spreads de toutes les classes d’actifs taux possibles (high-grade, high-yield, émergent), alors que le potentiel d’investissement dans d’autres classes d’actifs était réglementairement très limité depuis Solvency 1 et surtout 2. Ce dernier point a commencé à changer dès cette année avec un assouplissement des règles de fonds propres affectés aux actions détenues à long terme. Mais 2021 devrait voir un changement majeur avec l’AEAPP présentant à la Commission européenne un ajustement visant à réduire la sensibilité des portefeuilles (actifs) aux variations de taux d’intérêts. Ceci permettrait de réduire les politiques de couverture du risque taux de plus en plus coûteuses dans un environnement de taux négatifs et une moindre sensibilité au risque de volatilité.


Surtout cet ajustement interviendrait alors que les assureurs qui doivent en Europe vivre depuis longtemps avec ces taux négatifs ont ajusté leur politique commerciale en baissant comme en Italie à 0% le rendement garanti, en augmentant la part des unités de compte dans les produits de retraite ou en surchargeant à l’entrée ou à la sortie les produits garantis. Signe d’un retour à meilleure fortune, le M&A reprend, signe de confiance sur leurs niveaux de fonds propres des prédateurs, tout en ouvrant un potentiel de synergies de coûts et de revenus. L’heure n’est plus à la diversification géographique et produits à la AXA-XL pour réduire en pourcentage le poids de l’assurance-vie mais davantage à des ventes de filiales pays pour se concentrer sur les pays cible, à la NN/Delta Lloyd ou à la poursuite de vente des back-books à la Aegon pour alléger les bilans.


Les commentaires très prudents de la BCE sur les versements de dividendes par les banques hier renforcent la position des assureurs en qualité de valeur rendement : les régulateurs locaux sont plus souples pour autoriser une reprise des versements dès le T1 2021 dans la mesure où durant la pandémie les niveaux de solvabilité se sont maintenus (200% en moyenne). Les ROE (7.9% en moyenne selon BBG) se sont certes effondrés en raison de résultats financiers sous pression et de volumes plus faibles au S1 mais le rebond du PIB attendu en 2021 conjugué à la repentification de la courbe des taux augurent d’un rebond des BPA pour les deux prochaines années.


Plus globalement, les assureurs qui ont poursuivi par ailleurs leurs efforts de baisse des coûts notamment en poussant la digitalisation reviennent au cœur des préoccupations des citoyens : s’assurer contre les risques de la vie (la pandémie a relancé la crainte de mourir) tout en profitant d’une épargne supplémentaire pour se couvrir contre un système de retraite public de plus en plus tendu. C’est probablement la catégorie de l’assurance qui est la moins critiquée pour sa gestion des risques / remboursements en période de crise sanitaire (voir les procès concernant l’assurance commerciale et les questions des pouvoirs publics sur la politique prix des assureurs dommage en 2021). L’Etat se substitue pour l’instant aux banques et assureurs-dommages pour mutualiser ce risque pandémie par la dette, mais ce soutien exceptionnel une fois interrompu conduira ces acteurs économiques à porter les reliquats de ce choc économique (hausse des faillites d’entreprises). L’assurance-vie a contrario qui passe sous les radars pourrait alors, parmi les financières, reprendre le statut, en 2021, de valeurs de fonds et non bas-fonds de portefeuille.

 
 
 

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